C. Picard et J. Boucher-de-Perthes ont relaté la découverte d'objets préhistoriques dans les tourbières pendant la première moitié du XIXe siècle. Certains pourraient être l'œuvre des derniers chasseurs cueilleurs. D'ailleurs, des gaines de haches décorées, en bois de cerf, publiées par E. D'Acy, en 1893, sont maintenant datées du Mésolithique. Au début du XXe siècle, V. Commont a reconnu l'organisation stratigraphique des tufs, tourbes et glaises, et a traité leur contenu archéologique. Au milieu de ce siècle une équipe scandinave fit des fouilles limitées à Belloy-sur-Somme et produisit une étude palynologique des tourbières de la Somme. En reprenant toutes ces données, F. Bourdier proposa une synthèse chronostratigraphique de l'archéologie des fonds de vallée de la Somme.

Depuis une trentaine d'années, des surveillances de creusements d'étangs ou de gravières et des fouilles ont documenté de nombreux niveaux mésolithiques. Les Préhistoriques n'implantaient pas leur campement dans les tourbières mais à leur proximité, sur des sols secs près des cours d'eaux. Les tourbières s'étendaient progressivement à toute la vallée en gagnant les berges et des zones surélevées. Cette extension a recouvert et préservé les niveaux préhistoriques et la matière organique associée (charbon, faune) qui s'est avérée propice à la réalisation de nombreuses datations 14C. Ainsi, la chronologie interne du Mésolithique a pu être établie dans le nord de la France. Le contexte sédimentaire a aussi permis de reconstituer l'évolution paléoenvironnementale. Les études s'orientent maintenant sur la compréhension du mode de vie avec des questions cruciales sur la fonction des sites, la mobilité des Préhistoriques, la gamme des ressources exploitées ...